Retour sur sur le panel: Inclusion dans les nouveaux médias avec Qc/Ca XR – FNC du 18 octobre 2019
Avec les panélistes:
- Tamara Shogaolu, Director — Ado Ato Pictures, Pays-Bas
- Marie Blondiaux, Producer — Red Corner, France
- Laurie Brugger, Head of Rigging — Framestore, Canada
Animatrice : Zohar Kfir, New Media Artist, États-Unis
Débuté par une question adressée au public – Qu’est-ce qu’est l’inclusion selon vous ? – ce panel de 4 femmes, d’origines différentes à emmené de riches discussions. Nous le savons, le statut de femme est traversé par diverses expériences – notamment physiques -, qui peuvent avoir une incidence sur leur vies professionnelles. Si ces bases ont été posées, il a été question de pousser plus loin le sujet et d’y inclure les perspectives des communautés LGBTQ et des personnes racisées.
Dans ce débat portant autant sur les enjeux que sur leurs réussites personnels liés aux question de la diversité, on reconnaît que les nouveaux médias semblent être un milieu plus facile pour promouvoir l’inclusion. Concernant la parité des sexes, la porte a en effet été ouverte à la fois aux hommes et aux femmes, dans sa nouveauté et sa non-standardisation. Mais les femmes racisées se battent encore : “Les femmes ne semblent jamais avoir assez d’expérience”. En tant que femme noire productrice, Tamara est passée par ces désagréables sensations, tout comme ses collègues sur scènes. Nous pouvons malheureusement toutes nous reconnaître dans ces propos.
C’est, cependant, un domaine qui n’a pas encore vraiment de modèle de création, de production ou de diffusion à proprement parlé, car il s’inspire de nombreux autres médias et permet un mélange des genres et des pratiques. Marie Blondiaux, productrice chez Red Corner en France, rappelle que “rien ne peut fonctionner si vous n’avez pas un bon contenu”, et, à cet égard, les panélistes ajoutent que ces nouveaux médias permettent non seulement de prendre position de manière politique mais aussi de manière artistique.
Pour changer les mentalités, les discussions qu’on peut avoir, par exemple dans l’éducation secondaire, arrivent déjà trop tard. Comment alors promouvoir le changement ? Il faut éduquer nos collègues, nos amis, en un mot : éduquer la société et lui faire comprendre que le racisme n’est pas une expérience personnelle, mais un enjeu systémique. La réalisatrice souhaite néanmoins enlever la responsabilité de l’éducation des épaules des personnes racisées. À ceux qui désirent connaître davantage les problèmatiques du racisme, elle propose de donner des outils, comme une liste de livres sur le sujet, au démarrage d’une conversation ou d’un projet. Savamment compilé, cela permettrait de faire prendre conscience d’une littérature de référence sur le sujet – et donc de son importance et de sa crédibilité. La représentation de la diversité a été également mentionnée comme moyen pour discuter l’inclusion. Se voir à l’écran, s’identifier à ses pairs parmi les décideurs et reconnaître les manières de faire qui sont privilégiées dans les secteurs de l’audiovisuel et des nouveaux médias encourage les gens issus de la diversité à aller cogner les portes.
Cette hétérogénéité, caractéristique des espaces de travail cosmopolites, doit être prise en compte aussi dans la communication interne des boîtes de production : la communication internationale est une stratégie qui, certes, prend du temps et de l’énergie, mais qui est un point important pour contrer les difficultés, et aussi pour renforcer les communautés au delà des frontières physiques ou morales.
Pour rappel, quelques lieux favorisant l’inclusion à Montréal: